Conduire un scooter en Asie du Sud-Est : entre liberté grisante et risques souvent mal compris.

Faut-il louer un scooter en Asie du Sud-Est ?

Voyager en Asie du Sud-Est, c’est souvent synonyme de paysages incroyables, de temples perdus, de plages isolées… et d’un son bien particulier : celui du moteur d’un scooter qui file entre les tuk-tuks et les marchés.
C’est simple : le deux-roues est roi. Pour les locaux comme pour les voyageurs.
Mais derrière cette image de liberté totale, il y a des réalités juridiques, pratiques et médicales qu’on oublie (ou qu’on préfère ignorer).

Alors, faut-il vraiment louer un scooter pour explorer l’Asie ?

Voici mon expérience et ce que j’aurais aimé savoir avant.

Ce que disent les lois locales

et pourquoi “tout le monde le fait” ne suffit pas...

L’un des plus grands pièges du voyage en Asie, c’est cette illusion de simplicité :

“Pas besoin de permis, tu files au loueur, 5 minutes plus tard t’es sur la route.”
Oui, techniquement tu peux.

Mais légalement, voici la réalité pays par pays :

1. Thaïlande 🇹🇭

  • Permis requis : Permis A (moto) + permis international.
  • Le permis A1 n’est pas reconnu, même pour un 125cc.

2. Vietnam 🇻🇳

  • Permis A + permis international requis.
  • La législation s’est durcie ces dernières années avec des contrôles fréquents dans les lieux touristiques.

3. Cambodge 🇰🇭

  • Le permis international n’est pas reconnu (Convention de Vienne).
  • Pas besoin de permis pour les scooters <125cc, mais obligatoire au-delà, avec un permis local.

4. Laos 🇱🇦

  • Officiellement le Laos n’a pas signé la Convention sur la circulation routière de Vienne mais le permis A + permis international sont tolérés pour les séjours touristiques.

👉 Moralité

Si tu te fais contrôler sans ces papiers, c’est l’amende assurée.

Sans l’avoir vécu, il est cependant connu qu’un arrangement est possible face à certains policiers en échange d’un petit billet.

L’assurance voyage te couvre ?

Spoiler : C'est plus compliqué que ce que tu l'imagines.

Voilà l’autre gros malentendu.
Beaucoup de voyageurs partent en pensant que leur assurance voyage va tout gérer en cas de problème.

Mais en réalité :

✔️ Frais médicaux personnels : couverts si tu es en règle. Sinon, 100% des frais seront à ta charge.
Frais liés à un tiers (tu blesses quelqu’un ou abîmes un autre véhicule) : non couverts, même si tu as un permis valide.

Car une assurance voyage, ce n’est pas une assurance auto/moto.

Pour s’assurer une couverture complète sur la route, il faut souscrire une assurance route à l’étranger, proposée par certaines assurances françaises.

Peut-on vraiment visiter l’Asie sans scooter ?

Oui, c’est tout à fait faisable. Tu peux :

  • Prendre les bus locaux, des trains ou les minivans.
  • Te déplacer en tuk-tuk ou en taxi.
  • Louer des vélos.
  • Marcher.

Mais soyons honnêtes :

Mon voyage en Asie du Sud Est a vraiment changé à partir du moment où j’ai eu un scooter.

Pourquoi ? Parce que :

  •  Les transports en commun sont peu développés en dehors des grandes villes.
  • Les tours groupés t’imposent des horaires, un timing, et ce n’est pas toujours évident de profiter du lieu : tu t’y retrouves en même temps que tout le monde. 
  • Prendre un taxi à la journée est pratique… mais cela devient vite un budget si c’est ta seule option.
  • Sur certaines îles peu touristiques, il n’y a quasiment aucun chauffeur disponible, et les prix s’envolent dès que tu es dépendant.

Le scooter, c’est la clé pour sortir des sentiers battus.
Mais il faut accepter les risques et responsabilités qui viennent avec.

Si tu veux te lancer, fais-le bien : voici les règles de base.

Avant de louer ton scooter au coin de la rue, voici ce que tu dois impérativement savoir et faire :

✅ N’apprends pas sur place

Passe ton permis A1 en France (possible en une journée si tu as le permis B).
Même s’il n’est pas reconnu sur place, tu apprendras à :

  • Maîtriser le véhicule,
  • Freiner en urgence,
  • Comprendre les réactions du scoot.

✅ Prends de l’expérience

Avant de partir : conduis plusieurs fois. Sois à l’aise avec les virages, la circulation, les imprévus.

✅ Vérifie le matériel

Le problème des scooters de location, c’est qu’ils servent beaucoup mais ne sont pas souvent bien entretenus.

  • Les freins ? Souvent en fin de vie.
  • Les pneus ? Lisses ou dégonflés.
  • L’indicateur de vitesse ? Tu ne sais jamais à combien tu roules.

Demande à tester le scoot avant de valider, et refuse tout véhicule douteux.

✅ Ne roule jamais sans casque

Et pas n’importe lequel. Prends-en un à ta taille, qui couvre bien la tête.
Si le loueur n’en propose pas : change de loueur.

✅ Habille-toi un minimum

Même si la tentation est grande : short, débardeur, tongs = combo parfait pour une brûlure au bitume. Protège-toi, surtout sur les longs trajets.

✅ Adapte ta conduite

  • En Thaïlande : on conduit à gauche.
  • Au Vietnam : le klaxon est un langage à part entière.
  • Au Cambodge et Laos : tu n’as jamais vu des routes si peu praticables.

En général : le code de la route est indicatif, pas strictement respecté.

Évite les grosses villes, les heures de pointe, et sois en alerte permanente.

ça à l’air extrème dit comme ça… mais il faut vraiment se rendre compte du danger.

Les accidents des deux roues sont quotidiens, la Thailande a d’ailleurs le triste titre de pays avec le plus d’accidents mortels sur la route.

Aussi, les Services d’Aide Médicale Urgente ne sont pas présents partout, notamment au Laos et au Cambodge.

En résumé : la liberté, oui. Mais pas sans anticipation.

Louer un scooter en Asie du Sud-Est, c’est une expérience intense, authentique, grisante.
Mais c’est aussi une prise de responsabilité.

En suivant ces quelques conseils, tu limites les risques

Et si tu me confies la préparation de ton voyage, je te conseille les meilleurs modes de déplacement selon l’endroit que tu visites ! 😉